Alors que cet interminable hiver se prolonge depuis bientôt cinq années humaines, la nuit se lève sur mon empire. Bientôt, nous aurons dépassé la taille des empires inférieurs et nous serons à la merci des armées les plus puissantes de l'univers.
Mes conseillers se perdent et se confondent, et alors que certains me conseillent de développer des flottes offensives, d'autres me recommandent de ne chercher la richesse que chez nous, au fond de nos mines. Nous n'avons jamais été belliqueux. Les seules richesses que nous n'avons pas ramassé nous-mêmes, nous les avons recyclées sur des planètes abandonnées.
Bien sûr, notre empire est jeune. Nous n'avons même pas encore trouvé suffisamment d'espace pour nous étendre, toutes ces planètes étant soit occupées, soit vraiment trop petites.
L'univers reste dangereux, hanté d'alliances ne cherchant qu'à rançonner les peuples paisibles, ou de riches mineurs confortablement réfugiés derrière leurs lançeurs de plasma, et autres canons de Gauss. Une alliance serait précieuse, mais me forcerait peut-être à prendre les armes. Et vers qui me tourner?
Tandis que je regarde le soir tomber, derrière les sept niveaux du laboratoire central, j'hésite encore. Affronterons nous notre destinée seuls dans l'univers, ou y aurait-il quelque part un allié sincère pour s'assurer mutuelle protection?
Les rapports d'espionnage sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus inquiétants.
Nous allons envoyer des ambassades sans plus tarder. Bien sûr, je m'expose à des refus polis. Notre insignifiance en regard de la taille de l'univers doit en faire sourire plus d'un.
Mais ai je le choix? Soit l'orgueil et la mort, soit le compromis et la survie.
Je choisis la survie.